Une voyelle orale est produite uniquement par la cavité buccale (la bouche). Le conduit nasal est obturé |
Une voyelle nasale est produite par la cavité buccale et la cavité nasale. Le conduit nasal est ouvert |
Une caractéristique oppose voyelles antérieures (ou voyelles avant), et voyelles postérieures (ou voyelles arrière), ceci suivant la position du dos de la langue.
Le dos de la langue amené à l’avant de la bouche produit une voyelle antérieure. |
Le dos de la langue amené à l’arrière de la bouche produit une voyelle postérieure: |
Une seconde caractéristique distingue voyelles fermées et voyelles ouvertes
Quand la langue est proche du palais, la voyelle est dite fermée |
Quand la langue est éloignée du palais, la voyelle est dite ouverte |
A partir de ces deux
caractéristiques, on peut établir la représentation
suivante
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avant |
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arrière |
fermé |
i |
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u |
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e |
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o |
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ɛ |
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ɔ |
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ouvert |
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a |
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Une troisième caractéristique met en oeuvre la forme des lèvres.
Quand les lèvres forment une ouverture large, la voyelle est dite non arrondie |
Quand les lèvres forment une ouverture étroite, la voyelle est dite arrondie, ou labialisée |
Avec cette troisième caractéristiques, nous pouvons compléter notre tableau
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avant |
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arrière |
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fermé |
i |
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y |
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u |
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e |
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ø |
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o |
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ɛ |
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œ |
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ɔ |
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ouvert |
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a |
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Les voyelles [ y ]
(« lune »), [ ø
] (fr. « peu »
), [ œ
] (fr. « jeune »
) sont des voyelles arrondies.
Pour finaliser notre tableau,
distinguons maintenant A antérieur [
a ] et A postérieur [
ɑ ] ( fr. « pâte »)
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avant |
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arrière |
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fermé |
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i |
y |
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u |
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e |
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ø |
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o |
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ɛ |
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œ |
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ɔ |
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ouvert |
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a |
ɑ |
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Il y a bien évidemment de multiples autres possibilités de voyelles, ce tableau représente les voyelles que l’on connaît couramment en français. Entre ces différentes identités vocaliques, il y a la place pour d’autres réalisations, on peut avoir ainsi une voyelle intermédiaire entre [ i ] et [ e ], c’est à dire plus ouverte que [ i ] et plus fermée que [ e ]. De la même façon, entre [ e ] et [ ɛ ], il existe différents degrés d’ouvertures. L’écriture phonétique dispose de différents signes pour distinguer des degrés d’ouverture plus précis, mais on ne les emploie pas couramment.
Une consonne est produite avec une obstruction du passage de l’air. Quand le passage est totalement fermé, le son est produit à l’ouverture du passage, on parle alors de consonnes occlusives.
Pour les autres consonnes, le passage de l’air n’est pas complètement obstrué, on parle alors de consonnes constrictives (ou fricatives si on étend la définition des constrictives aux occlusives); mais si l’air s’échappe par les côtés de la langue, on parle de consonnes liquides.
L’articulation des occlusives peut se poursuivre après l’ouverture et présenter ainsi deux phases, une phase occlusive et une phase fricative, on appelle ces consonnes des affriquées.
Le larynx intervient également dans la formation des consonnes, si il y a vibration des cordes vocales, on dit que la consonne est sonore, si il n’y a pas vibration, on dit qu’elle est sourde.
Je me limite ci-dessous aux consonnes que nous abordons dans cet ouvrage, en utilisant un alphabet étendu tel que je l'ai défini précédemment.
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fermeture des lèvres |
langue contre les dents |
langue en |
occlusion |
P |
T |
TH, K |
resserrement |
F |
TZ [ θ ], S |
SH [ ∫ ] |
affriquée |
|
TS |
TSH [ t∫ ] |
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fermeture des lèvres |
langue contre les dents |
langue en |
occlusion |
B |
D |
DH, G |
resserrement |
BZ, V |
DZ [ ð ], Z |
ZH [ ʒ ], DZH |
resserrement modéré |
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YZ |
Y [ j ], W [ w ], Ẉ [ ɥ ] |
dégagement latéral |
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L |
LH [ ʎ ], R |
affriquée |
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DZ |
DZH [ dʒ ] |
La cavité nasale peut également intervenir dans la formation des consonnes ; quand l’air passe par le nez, on dit que la consonne est nasale.
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fermeture |
langue contre les dents |
langue en arrière |
fermeture |
M |
N |
NH [ ɲ ] |
- On comprendra que les consonnes P, T, K peuvent passer facilement à B, D, G, par un seule modification, la vibration des cordes vocales. On appelle cela « sonorisation ».
- De la même façon, B, et D peuvent passer à M et N par la seule ouverture du passage nasal. On appelle cela « nasalisation ».
- B et D peuvent passer à BZ/V et DZ/Z par un relâchement de la tension de fermeture, on appelle cela « désocclusion ». J’utilise plus souvent le terme « affaiblissement »
On classe également en consonnes [ j ] « pierre », [ ɥ ] « puis », [ w ] « loin » qui correspondent aux voyelles [ i ], [ y ], [ u ] prononcées avec un resserrement fort de la langue.
Auteur: Didier Grange - 2014- modifié- 2021 / [ Télécharger l'ouvrage ]
* Quelques notions de phonétique articulatoire
Le système vocalique du roman occidental
Palatalisation de C et de G devant E et I (première palatalisation)
Sonorisation des consonnes intervocaliques sourdes
Palatalisation de C et de G devant A (segonde palatalisation)
Effacement des voyelles finales E et O
Effacement des voyelles posstoniques
Affaiblissement de B intervocalique
Affaiblissement de D intervocalique
Affaiblissement de DH intervocalique
Affaiblissement de G intervocalique
Effacement de N instable en fin de mot
La diphtongaison de È et de Ò en roman I
La diphtongaison de E et de O en roman II
La diphtongaison de È et de Ò en roman III
Formation de U antérieur, fermeture de O ( Ụ )
Le système vocalique sigolénois
Séparation de A antérieur et de A postérieur
Simplification des triphtongues
Effacement des consonnes finales
Consonantification des voyelles
Les articles et pronoms démonstratifs