Ce lieu est nommé ‘Le villard’ dans tous les documents, y compris dans le cadastre napoléonien. Cependant, en patois, on l’appelle [ lø vja’la ], ce qui est la prononciation actuelle pour Lo vialar. Il semble que le mot vilar, issu du latin villaris, a été donné au tournant des ères mérovingienne et carolingienne à une extension d’une villa plus ancienne (1), la villa étant elle-même un domaine agricole de grande étendue (2). Il faut donc comprendre que le lieu actuellement nommé Lo Vialar devait donc être le chef-lieu d’un nouveau domaine agricole, il est devenu plus tard le siège d’une seigneurie.
L’évolution phonétique de villaris a donné vialar, vilar, mais aussi vilier. L’absence de R dans la prononciation actuelle de vialar est conforme à l’évolution régulière. La prononciation de R en fin de mot a été abandonnée probablement au 17° siècle, mais elle était préservée dans quelques cas comme pour les mots qui ont un pluriel. Dans les autres cas, en l’absence d’opposition singulier/pluriel, R n’a pas été maintenu ; c’est le cas pour les infinitifs (anar [a’na], partir [ paʁ’tji ], …), mais aussi pour les lieux-dits.
(1)
Xavier Goubert : Problèmes et méthodes en
toponymie française , Essais de linguistique historique sur
les noms de lieux du Roannais, thèse de 2008, 2.2.10.4.
Extensions et démembrements du grand domaine.
(2)
D’autres
historiens pensent que le terme villa désignait vers entre 6°
et 9° siècle une unité fiscale plutôt qu’un
domaine agricole.
Auteur: Didier Grange - 2020,2021,2022,2023
Santa-Segolena: 'Sainte-Sigolène '
La meira : ‘La grand mere’, ‘le meyrat’
La malautèira : ‘La malouteyre’
Pra(t) de l’òia : ‘Pré de Loye’
Pueibrau : ‘Pébrau’, ‘Peybraud’
Pont soteira(n) : ‘Pont souteyrat’
Lo vial, la viala : ‘la vialle’
Las sèrvias : ‘Les servies’, ‘la servia’
Licha-Mealha: ‘Lichemiaille’, 'Lichemaille'
Peirelaa, Peiralaa : ‘Peyrelas’